Le Kenya à l'aube d'une révolution crypto : un tiers des banques sont prêtes à intégrer les actifs numériques

Mike Smith 2025-06-11

À la pointe de l'innovation financière sur le continent africain, le Kenya semble prêt à adopter les actifs numériques à grande échelle dans son secteur bancaire. Une récente enquête de la Banque centrale du Kenya (CBK) a révélé un résultat révélateur : environ 31 % des banques commerciales du pays ont exprimé leur volonté de commencer à opérer avec les cryptomonnaies et les stablecoins. Cette évolution potentielle n'est pas une impulsion spéculative, mais une décision réfléchie qui ne dépend que d'un facteur clé : la finalisation d'un cadre législatif clair et complet.

L'intérêt des institutions financières kenyanes est motivé par des raisons pragmatiques et par la volonté de résoudre des problèmes économiques urgents. Les personnes interrogées dans le cadre de l'enquête de la CBK considèrent les actifs numériques comme un outil puissant pour accélérer et réduire considérablement le coût des paiements transfrontaliers, qui constituent un élément essentiel de l'économie du pays. De plus, les banquiers voient dans la technologie blockchain une opportunité d'élargir l'accès aux services financiers à une part importante de la population, jusqu'ici restée en dehors du système bancaire traditionnel. Cette inclusion financière peut devenir un puissant moteur de croissance économique.

Le gouvernement kenyan, quant à lui, prend des mesures actives et coordonnées pour créer un environnement favorable et sûr au développement du secteur des cryptomonnaies. Des initiatives législatives visent à accroître la transparence du marché, à stimuler la demande et à lutter efficacement contre les activités illégales, renforçant ainsi la confiance du secteur bancaire conservateur dans les actifs numériques. L'Assemblée nationale a notamment déjà approuvé un projet de loi réduisant de moitié la taxe sur la vente d'actifs numériques, de 3 % à 1,5 %, ce qui constitue une incitation directe à la croissance du marché. Parallèlement, l'Autorité des marchés des capitaux (CMA) a approuvé une nouvelle réglementation pour les fournisseurs d'actifs virtuels, obligeant toutes les entreprises de cryptomonnaies du pays à obtenir des licences officielles et à ouvrir des bureaux de représentation locaux, renforçant ainsi le niveau de responsabilité et de protection des consommateurs.

Les perspectives de développement du secteur sont soutenues par le niveau actuel de pénétration technologique : selon la CBK, environ 8 % des Kenyans utilisent déjà activement les cryptomonnaies. Les banques n'entrent pas dans un vide, mais sur un marché où la demande est déjà bien établie. La poursuite de la croissance sera facilitée par le lancement prévu de la plateforme de trading blockchain Kenya Digital Exchange (KDX). Cette plateforme a vocation à devenir non seulement une plateforme d'échange de cryptomonnaies, mais aussi une infrastructure complète pour le trading d'actifs tokenisés du secteur réel de l'économie, notamment des actions, des obligations et des matières premières comme l'or ou le pétrole.

La coordination des efforts réglementaires, la préparation du secteur bancaire et l'intérêt public actuel font du Kenya un laboratoire unique pour la création d'un écosystème financier intégré du futur. Le succès de cette stratégie nationale peut non seulement devenir un catalyseur pour son économie, mais aussi un exemple pour d'autres pays en développement cherchant à utiliser la technologie blockchain pour accélérer leur développement économique.